C'est terrible mais je ne sens plus rien.
J'ai sincèrement du mal à m'inquiéter de choses importantes comme ma rentrée.
J'ai cette fade impression que tout est déjà joué. Qu'il en est fini et que je suis déjà tracée.
Je rêve encore heureusement.
Ici je suis une ombre un seul dans la centaine.
Je me revois déjà reprendre ce terrible drame dont j'étais auteur et protagoniste.
Prendre des trains, des bus, puis ses pieds. Pour des gens que l'on hais du plus profond de soi.
Pour des matières qui n'ont aucun avenir et dont nous devenons peu à peu esclave.
Une fois franchie la verrière de la gare, je n'étais plus la même. Et à vrai dire, je n'étais même plus.
J'ai bien pensé que la filière y était pour beaucoup, que je m'étais trompée de voie.
Mais en fin de compte que je me passe le film d'un quotidien avec une nouvelle fac, un nouveau programme et même avec de nouvelle têtes, je n'arrives toujours pas à me rassurer comme je l'éspère.
Allez donc frapper aux portes des facs avec un statut de décrocheur ! C'est déroutant.
Déroutant de voir à quel point on entretient cette phobie scolaire permanente.
Déroutant de constater ce non droit à l'erreur dans la vie de jeunes en construction.
C'en est même écoeurant.
De l'encre dans un verre d'eau.
Encore une fois.